Ddamage en concert ce soir au Centre Pompidou pour la Tsunami-Addiction party

Ils sont cools, ils sont brillants, musicalement, ils ne négocient rien et nous livrent un son génialement concocté par leur soin. dDamage joueront ce samedi 10 novembre au Centre Pompidou dans le cadre de l'invitation par le centre d'art du label Tsunami-Addiction.

Neuf groupes sont invités à se produire en live dans le cadre de cette fête exceptionnelle présentée par le cinéaste Patric Chiha (Domain).

L'occasion de poser quelques questions à JB, en noir sur les photos, l'un des deux frères de dDamage,  sur Tsunami -Addiction et sur cette soirée beaubourgienne...



Tsunami-Addiction c’est quoi, c’est qui ?

  Il s’agit à la base d’un collectif qui avait pour but d’organiser des évènements plus ou moins liés à la musique. 

Il y a eu un livre en premier lieu, puis ensuite une expo avec installation et une mise en musique par dDamage (qui fut par la suite rééditée en cd, notre premier album). 

Vers 2002, la fondatrice Gloria-Reiko Pedemonte, a décidé de passer à la vitesse supérieure en sortant des disques. Nous avons donc monté une structure asso 1901, elle, mon frère et moi. Cela a duré presque 10 ans. 

Depuis l’année dernière, nous avons dissous cette structure pour que Gloria en fasse une entreprise viable. Mon frère et moi occupons désormais uniquement la position d’artistes au sein du label.

Qu’est-ce que les artistes de Tsunami-Addiction ont en commun ?

En majorité Tsunami-Addiction produit de la musique féminine. De Milkymee à Claude Violante, en passant par la Chatte ou Rikslyd, qui sont elles mêmes très différentes. 
 Mais le label n’est pas uniquement axé sur la musique de fille, puisqu’on y trouve des disques de dDamage ou de Hypo (ou prochainement Kid North). 
 D’une manière générale, je pense que Gloria fonctionne énormément au coup de cœur et se contrefout totalement des courants de mode ou des « formats musicaux »faits pour se placer dans l’aire du temps. Je pense très sincèrement que Tsunami-Addiction est un véritable label indépendant au sens le plus large du terme.
Ca vous fait quoi de jouer dans un centre d’art comme Beaubourg ?

Pour mon groupe c’est un véritable plaisir de jouer dans de si bonnes conditions et face à un public qui n’est pas notre public habituel. 
Pour le label, je pense que c’est flatteur de se voir accorder la confiance et la liberté totale de la part d’une  grande institution comme le Centre Georges Pompidou. Et d’une manière générale pour tous les artistes, je pense que ça va être un prétexte génial pour faire la fête jusqu’à l’aube
Est-ce que vous vous préparez / vous préparez un live spécialement pour l’occasion ou vous abordez cette scène comme les autres ?

Je ne peux pas répondre pour les autres artistes, je n’ai pas assisté aux répétitions et nous n’avons pas eu le temps d’en parler.
Concernant dDamage, on va faire comme d’habitude en mieux (donc, comme d’habitude, mais mieux).
Vous êtes inclassables, on vous définit donc comme créateurs de musique hip hop et électronique. Bref, vous intriguez… pouvez-vous me donner votre définition du style dDamage et quelques-uns de vos secrets de création ?

 Merci, c’est très flatteur. 

Mon frère et moi avons une approche de la musique électronique qui est très axée sur l’écriture, on compose nos albums de musique électronique comme on compose un album de rock. Raison pour laquelle, au final, les gens nous voient comme des ovni de la musique électro car on ne correspond pas au « format » 100% dancefloor. 

Au final il n’y a aucun autre secret que celui de vouloir faire de la musique librement en suivant son inspiration. 

Chaque morceau mérite à nos yeux un format qui lui est propre, le but étant au final de les faire cohabiter et d’atteindre une unité.  

En parlant comme cela, j’ai tout simplement l’impression de parler comme un musicien ; ensuite, si cela est suffisant pour faire de nous des gens « à part » c’est qu’au final la scène électronique en France a un véritable problème d’identité. Mais bon, je m’égare et on s’en fout…

On a un peu l’impression d’une démarche scientifique de la création musicale, un vrai travail de composition avec un dosage très soigné de chaque ingrédient pour atteindre la recette parfaite, et à la fois vous avez un côté labo expérimental, l’analogie est bonne ou je me plante ? D’ailleurs à quel moment on sort du labo en se disant qu’on a la bonne potion ?

Je pense que nous sommes avant tout dans une démarche sensible (ce qui cohabite parfaitement avec la violence, nous sommes intéressés par l’ambivalence musicale). 
« Scientifique » me paraît tellement prétentieux que je n’oserais pas utiliser ce terme,  lorsqu’on est en studio avec mon frère, on est littéralement comme des gamins qui jouent avec des jouets. 
Après, il y a aussi une question de rigueur (structuration, mixage, arrangements) ; et là c’et plus moi qui m’occupe en majorité de tout ce travail. Mais c’est comme ça que ça fonctionne, mon frère est un chien fou, mais c’est également là son point fort parce que ça fait de lui un puits de créativité sans bornes qui a toujours le don de me ressourcer quand je suis essoufflé ou égaré.
Qu’est-ce que vous détestez qu’on dise de votre musique ?

« Le kick n’est pas compressé »
(un bouffon en backstage de soirée electro, au hasard)

Et l’inverse ?

« Papa et Tonton Jb, ils font de la musique avec des bruits on dirait des cris de singes mélangés avec des cris de poulets »
(ma nièce de 6 ans) 
Comme on dit c’est la crise et c’est la crise du disque, comment vous surnagez ?

La scène. L’édition. Ca va, ça roule. Y’a pas à s’inquiéter et faut arrêter de se plaindre.
 
Quelles sont les dates à venir après celle de Beaubourg ?

 Le Point Ephémère à Paris en dj set avec La Chatte. 
La Dynamo à Toulouse le 17. 
Et ensuite on fait un break parce qu’on a énormément de travail en studio, je pense qu’on reprendra les concerts en 2013 après la fin du monde.
Qu’est-ce que vous nous préparez dans votre labo en ce moment ?

 Je travaille sur mon album solo. 

Mon frère est sur un maxi solo. 

Nous avons deux sorties de disques sur un label de Moscou pour 2013, ça sera un disque de collaborations. Et puis, sur le feu, le prochain album de dDamage qui est en cours de préparation.
 ***

 Brillants et humbles à le fois, ça existe ! Et big up à la petite nièce pour sa justesse d'analyse sonore ! Rendez-vous ce soir absolument à Beaubourg pour leur live meilleur que meilleur et pour la soirée Tsunami -Addiction !!

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